Il y a 2 ans
↳ Abstinence n°1 | Mode NORMAL | Objectif: 730 jour(s)
Recteur_Grammaton
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Pointage édité il y a 2 ans
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Les ouvrir à trois heures me paraît surnaturel. Les montures glaciales de mes lunettes me rappellent que le gaz à un prix. La cafetière ronronne, couvrant à peine les dialogues ronflants des clips TV délurés, avec leur paire de seins, et les shows télévisés.
Des effluves amères caressent mes narines. les souvenir des nuits somnolentes de la cafétéria sur l'A6, un job étudiant trouvés à la va-vite pour apaiser les tensions familiales, refont surface.
Je vois ce corps d' enfant derrière ce bar. Chétif, et incapable de blesser un autre être et par conséquent, de se défendre. Je vois ces lèvres rouges sang au « oui » trop facile quand on le charge de tâches dégradantes. Comme récurer les chiottes, un travail assigné d'office. Des lèvres qui n'ont jamais embrassé de filles. Incapable de prononcer le mot «merde ». De ce regard fuyant au cas où de lourds secrets voudraient se faire la malle.
Des secrets, comme un récent échec au baccalauréat, ou une virginité tardive encore loin d'être consommée, ou une détresse indescriptible, celle de la vision inévitable du naufrage de son propre navire, que la clairvoyance du capitaine ne rend que plus effrayante.
Il y a encore un secret :
Rien n'a changé en 8 ans .
La rêverie s'arrête et je revient à la réalité, ici et maintenant.
Plier, scotcher, étiqueter, fléchir les genoux, étendre les bras comme un haltérophile, empiler les cartons. Sous le coup du marteau de Thor des dames de fer et de leur quatre vingt cinq décibels, qui à chaque frappe rythment les gestes des ouvriers dans une danse infernale . Où seules les rares passages aux toilettes sont un sanctuaire acceptable pour reprendre son souffle.
Dans cette enfer un café soluble dans un gobelet apparaît comme un sauvetage.
Dans 12 heures il y aura changement d'équipe. Avec les querelles habituelles. Quand je serai arrivé à la pause déjeuné de midi il ne restera que 5 heures. Seulement 5 orbites. Une éternité.
2013 : Un matin en enfer .