Le soir, quand je me couche, je pense :
Le matin, quand je me lève, je pense :
Voici la description de l'avatar de mon profil
Œuvre majeure dans la peinture française du XIXe siècle, Le Radeau de la Méduse fait figure de manifeste du Romantisme. Il représente un fait divers qui intéressa beaucoup Géricault pour ses aspects humains et politiques, le naufrage d’une frégate en 1816 près des côtes du Sénégal, avec à son bord plus de 150 soldats. Le peintre se documenta précisément puis réalisa de nombreuses esquisses avant de camper sa composition définitive qui illustre l’espoir d’un sauvetage.
Géricault s’inspira du récit de deux rescapés de La Méduse, frégate de la marine royale partie en 1816 pour coloniser le Sénégal. Son commandement fut confié à un officier d’Ancien Régime qui n’avait pas navigué depuis plus de vingt ans, et qui ne parvint pas à éviter son échouage sur un banc de sable. Ceux qui ne purent prendre place sur les chaloupes en nombre insuffisant durent construire un radeau pour 150 hommes, emportés vers une odyssée sanglante qui dura 13 jours et n’épargna que 10 vies. A la détresse du naufrage s’ajoutèrent les règlements de comptes et l’abomination du cannibalisme.
Géricault représente le faux espoir qui précéda le sauvetage des naufragés : le bateau parti à leur secours apparaît à l’horizon mais s’éloigne sans les voir.
La composition est tendue vers cette espérance, dans un mouvement ascendant vers la droite qui culmine avec l’homme noir, figure de proue de l’embarcation. Géricault donne une vision synthétique de l’existence humaine abandonnée à elle même.
Géricault a beaucoup préparé la composition de ce tableau qu’il destinait au Salon de 1819. Dans un premier temps, il accumula la documentation et interrogea des rescapés qu’il dessina ; puis il travailla avec une maquette et des figurines de cire, étudia des cadavres morcelés dans son atelier, fit poser des amis, hésita entre plusieurs sujets. L’aboutissement de cette longue gestation apparaît dans les deux esquisses du Louvre (RF 2229, RF 1667). C’est ensuite le temps de la réalisation dans la solitude de l’atelier, face à une toile gigantesque de cinq mètres sur sept.
Les corps blêmes sont cruellement mis en valeur par un clair-obscur caravagesque, certains contorsionnés par l’exaltation, d’autres au contraire inconscients, et parmi eux, deux figures du désespoir et de la solitude, l’un pleurant son fils, l’autre pleurant sur lui même. On perçoit dans ces figures toute l’admiration de Géricault pour Gros (voir Les Pestiférés de Jaffa), et le même souffle romantique qui les anime.
Le Radeau de Géricault est la vedette du Salon de 1819 : « Il frappe et attire tous les regards », (Le Journal de Paris) et divise les critiques. L’horreur, la terribilité du sujet, fascinent. Les chantres du classicisme disent leur dégoût pour cet « amas de cadavres », dont le réalisme leur paraît si éloigné du beau idéal, incarné par la Galatée de Girodet qui fait un triomphe la même année. En effet, Géricault exprime un paradoxe : comment faire un tableau fort d’un motif hideux, comment concilier l’art et le réel ? Coupin tranche « M. Géricault semble s’être trompé. Le but de la peinture est de parler à l’âme et aux yeux, et non pas de repousser. ».
Le tableau a aussi ses zélateurs, comme Jal qui exalte en lui le sujet politique, le manifeste libéral (la promotion du « nègre », la critique de l’ultra-royalisme), et le tableau moderne, œuvre d’actualité. Pour Michelet, « c’est notre société toute entière qui embarqua sur ce radeau de la Méduse (…) ».
Voici la description de l'image de la couverture de mon profil :
Ce paysage - sorte d'Arcadie du Nord magnifiée par une idéale lumière d'Italie - est l'un des plus grands tableaux connus de Cuyp. L'enchanteresse poésie qui s'en dégage a fait le triomphe de Cuyp, véritable Claude Lorrain de la Hollande. Au fond, ce n'est pas la cathédrale d'Utrecht, mais la tour de l'église de Rhenen.
Aelbrecht Cuyp s'est illustré dans de nombreux genres : portrait, paysage, nature morte et peinture animalière. Dans ce tableau, un des plus grands et des plus réussis de l'artiste, il fait preuve de la plupart de ses talents. Un pâtre joue de la flûte pour un petit garçon et une petite fille qui l'écoutent attentivement en caressant le chien du troupeau. Le clair-obscur du premier plan met en valeur les couleurs chaudes, roux et ocres, des vaches. Les paisibles bovins sont traités avec une vigueur toute naturaliste qui découpe leurs échines et fait frémir les muscles sous leur pelage. Cuyp va jusqu'à peindre un très réaliste jet d'urine d'une vache rousse. Dans les lointains brumeux, sous les gros nuages d'un ciel mouvant, se dessine la silhouette de deux moulins à vent et d'une calme cité qui se reflète dans la rivière. La tour de l'église que l'on aperçoit a permis d'identifier la ville de Rhenen. Les tons gris vaporeux sont très proches de ceux de Jan Van Goyen.
Une sorte d'équilibre monumental, fondée sur la diagonale qui sépare le tableau, s'établit entre les figures et les effets de lumière dorée du paysage. Il s'agit là d'un moment éphémère, celui de l'aube ou du crépuscule, comme on le devine dans l'ombre qui envahit les visages. L'instant se teinte cependant d'une légère mélancolie. La douce harmonie de cette scène pastorale est aussi fragile que la mélodie qui lie invisiblement ces êtres. Ainsi y a-t-il dans ce paysage pourtant si familier une allusion à l'Arcadie, ici une Arcadie du Nord, si souvent rêvée par les peintres.
Cuyp ne s'est jamais rendu en Italie mais il a été fortement influencé par des peintres italianisants comme Jan Both. De ce courant lui vient le goût des compositions très construites et de la lumière dorée du premier plan. Sa lumière idéale, rivalisant avec celle de Claude Gellée (dit le Lorrain), baigne cependant des scènes typiquement nordiques. Cette synthèse originale le fit flatteusement surnommer le "Claude hollandais" au XVIIIe siècle, et sa charmante poésie pastorale inspira Marcel Proust :
"Cuyp, soleil déclinant dissous, dans l'air limpide
Qu'un vol de ramiers gris trouble comme de l'eau,
Moiteur d'or, nimbe au front d'un boeuf ou d'un bouleau,
Encens bleu des beaux jours fumant sur le coteau,
Ou marais de clarté stagnant dans le ciel vide."
(Pastiches et Mélanges, 1919)
Si c'est comme çà la vie, demain, je reprends mes mauvaises habitudes !
Le matin, quand je me lève, je pense :
Aujourd'hui, je prends de bonnes habitudes !
Voici la description de l'avatar de mon profil
Le Radeau de la Méduse
Œuvre majeure dans la peinture française du XIXe siècle, Le Radeau de la Méduse fait figure de manifeste du Romantisme. Il représente un fait divers qui intéressa beaucoup Géricault pour ses aspects humains et politiques, le naufrage d’une frégate en 1816 près des côtes du Sénégal, avec à son bord plus de 150 soldats. Le peintre se documenta précisément puis réalisa de nombreuses esquisses avant de camper sa composition définitive qui illustre l’espoir d’un sauvetage.
Un fait d'actualité
Géricault s’inspira du récit de deux rescapés de La Méduse, frégate de la marine royale partie en 1816 pour coloniser le Sénégal. Son commandement fut confié à un officier d’Ancien Régime qui n’avait pas navigué depuis plus de vingt ans, et qui ne parvint pas à éviter son échouage sur un banc de sable. Ceux qui ne purent prendre place sur les chaloupes en nombre insuffisant durent construire un radeau pour 150 hommes, emportés vers une odyssée sanglante qui dura 13 jours et n’épargna que 10 vies. A la détresse du naufrage s’ajoutèrent les règlements de comptes et l’abomination du cannibalisme.
Géricault représente le faux espoir qui précéda le sauvetage des naufragés : le bateau parti à leur secours apparaît à l’horizon mais s’éloigne sans les voir.
La composition est tendue vers cette espérance, dans un mouvement ascendant vers la droite qui culmine avec l’homme noir, figure de proue de l’embarcation. Géricault donne une vision synthétique de l’existence humaine abandonnée à elle même.
La dissection du sujet
Géricault a beaucoup préparé la composition de ce tableau qu’il destinait au Salon de 1819. Dans un premier temps, il accumula la documentation et interrogea des rescapés qu’il dessina ; puis il travailla avec une maquette et des figurines de cire, étudia des cadavres morcelés dans son atelier, fit poser des amis, hésita entre plusieurs sujets. L’aboutissement de cette longue gestation apparaît dans les deux esquisses du Louvre (RF 2229, RF 1667). C’est ensuite le temps de la réalisation dans la solitude de l’atelier, face à une toile gigantesque de cinq mètres sur sept.
Les corps blêmes sont cruellement mis en valeur par un clair-obscur caravagesque, certains contorsionnés par l’exaltation, d’autres au contraire inconscients, et parmi eux, deux figures du désespoir et de la solitude, l’un pleurant son fils, l’autre pleurant sur lui même. On perçoit dans ces figures toute l’admiration de Géricault pour Gros (voir Les Pestiférés de Jaffa), et le même souffle romantique qui les anime.
Un parfum de scandale
Le Radeau de Géricault est la vedette du Salon de 1819 : « Il frappe et attire tous les regards », (Le Journal de Paris) et divise les critiques. L’horreur, la terribilité du sujet, fascinent. Les chantres du classicisme disent leur dégoût pour cet « amas de cadavres », dont le réalisme leur paraît si éloigné du beau idéal, incarné par la Galatée de Girodet qui fait un triomphe la même année. En effet, Géricault exprime un paradoxe : comment faire un tableau fort d’un motif hideux, comment concilier l’art et le réel ? Coupin tranche « M. Géricault semble s’être trompé. Le but de la peinture est de parler à l’âme et aux yeux, et non pas de repousser. ».
Le tableau a aussi ses zélateurs, comme Jal qui exalte en lui le sujet politique, le manifeste libéral (la promotion du « nègre », la critique de l’ultra-royalisme), et le tableau moderne, œuvre d’actualité. Pour Michelet, « c’est notre société toute entière qui embarqua sur ce radeau de la Méduse (…) ».
Voici la description de l'image de la couverture de mon profil :
Paysage près de Rhenen : vaches au pâturage et berger jouant de la flûte
Ce paysage - sorte d'Arcadie du Nord magnifiée par une idéale lumière d'Italie - est l'un des plus grands tableaux connus de Cuyp. L'enchanteresse poésie qui s'en dégage a fait le triomphe de Cuyp, véritable Claude Lorrain de la Hollande. Au fond, ce n'est pas la cathédrale d'Utrecht, mais la tour de l'église de Rhenen.
Une paisible halte
Aelbrecht Cuyp s'est illustré dans de nombreux genres : portrait, paysage, nature morte et peinture animalière. Dans ce tableau, un des plus grands et des plus réussis de l'artiste, il fait preuve de la plupart de ses talents. Un pâtre joue de la flûte pour un petit garçon et une petite fille qui l'écoutent attentivement en caressant le chien du troupeau. Le clair-obscur du premier plan met en valeur les couleurs chaudes, roux et ocres, des vaches. Les paisibles bovins sont traités avec une vigueur toute naturaliste qui découpe leurs échines et fait frémir les muscles sous leur pelage. Cuyp va jusqu'à peindre un très réaliste jet d'urine d'une vache rousse. Dans les lointains brumeux, sous les gros nuages d'un ciel mouvant, se dessine la silhouette de deux moulins à vent et d'une calme cité qui se reflète dans la rivière. La tour de l'église que l'on aperçoit a permis d'identifier la ville de Rhenen. Les tons gris vaporeux sont très proches de ceux de Jan Van Goyen.
Un paysage arcadien
Une sorte d'équilibre monumental, fondée sur la diagonale qui sépare le tableau, s'établit entre les figures et les effets de lumière dorée du paysage. Il s'agit là d'un moment éphémère, celui de l'aube ou du crépuscule, comme on le devine dans l'ombre qui envahit les visages. L'instant se teinte cependant d'une légère mélancolie. La douce harmonie de cette scène pastorale est aussi fragile que la mélodie qui lie invisiblement ces êtres. Ainsi y a-t-il dans ce paysage pourtant si familier une allusion à l'Arcadie, ici une Arcadie du Nord, si souvent rêvée par les peintres.
Le "Claude hollandais"
Cuyp ne s'est jamais rendu en Italie mais il a été fortement influencé par des peintres italianisants comme Jan Both. De ce courant lui vient le goût des compositions très construites et de la lumière dorée du premier plan. Sa lumière idéale, rivalisant avec celle de Claude Gellée (dit le Lorrain), baigne cependant des scènes typiquement nordiques. Cette synthèse originale le fit flatteusement surnommer le "Claude hollandais" au XVIIIe siècle, et sa charmante poésie pastorale inspira Marcel Proust :
"Cuyp, soleil déclinant dissous, dans l'air limpide
Qu'un vol de ramiers gris trouble comme de l'eau,
Moiteur d'or, nimbe au front d'un boeuf ou d'un bouleau,
Encens bleu des beaux jours fumant sur le coteau,
Ou marais de clarté stagnant dans le ciel vide."
(Pastiches et Mélanges, 1919)